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Bad Boys
19 août 2006

Chapitre 15 : Aveux

Chapitre 15 : Aveux

Le choc en entrant. Flavien, tout amoché, qui était redressé contre l’oreiller. Un pansement sur sa tempe, ses cheveux en désordre, son regard vide, son dos à moitié caché par la jaquette et son visage empli d’ecchymoses et de coupures. Brad avait bien pansé toutes les lésions mais, sous le feu de l’action, n’avait pas remarqué qu’il y avait autant et d’aussi importantes. Malgré son air lointain et triste, Flavien lui sourit tristement en le voyant s’asseoir. Après de longs instants de silence, reconnaissant, il lança pour briser la glace :

« Brad … tu m’as sauvé la vie … merci. »

L’adolescent rougit et répondit, modeste, que c’était tout simplement naturel de l’avoir fait. Il continuait de regarder toutes les blessures de l’autre homme d’un air étonné alors que celui-ci avoua ce qu’il avait entendu :

« Les médecins ont dit que si tu n’avais pas bien désinfecté mes plaies et ni les avait pas bien bandées, j’aurais pu tomber malade ou bien perdre énormément de sang. Ils n’ont presque rien eu à faire sauf un test sanguin et continuer ce que tu avais fait … Merci … Merci Brad. »

Son teint changea de ton, embarrassé. Dehors, le docteur les chronométrait et surveillait le moindre geste, ce qui était dérangeant et qui le rebutait. Brad commença, après un autre silence :

« C’est dommage pour toi qu’il t’ait fait ça le soir du 23 décembre… Tu risques de passer ton Noël à l’hôpital … »

« J’sais. »

Flavien s’appuya sur le coté avec lenteur, le corps endolorit.  Il eut un air très triste, la bouche entrouverte, entourant l’oreiller de ses deux mains, fixant le mur derrière l’autre, les paupières à demi fermées.

Brad, ne supportant pas de voir Flavien sombre comme il ne l’avait jamais vu l’être, le rassura :

« Ne t’inquiète pas! J’vais venir fêter avec toi … À … À moins que tu ne veuilles pas… »

Flavien reprit quelque peu l’air enjoué, dans sa voix, que Brad avait toujours connu :

« Bien sur que je veux ! Ça va me fera sûrement du bien de voir quelqu’un … »

Brad lui sourit, content qu’il accepte.

« Si tu le dis ! »

Le médecin vint couper la discussion et leur dit, pointant sa montre :

« Le quinze minutes est écoulé, vous continuerez demain. »

Brad salua Flavien en se levant pour partir, ayant déjà hâte au lendemain.

Flavien lui resta couché sans bouger, des larmes avaient enfin coulé sur ses joues, lâchant un soupir désespéré.

Ce ne fut qu’après le départ de l’adolescent que le blessé remarqua l’immense ours en peluche qu’il y avait sur sa table de nuit. Il étira le bras pour le prendre, ébahit de trouver ça. Enfantin, le jeune homme eut son premier vrai sourire en lisant la note qui l’accompagnait, suspendue sur la patte poilue :

Est-ce que tu me pardonnes pour tout, Flavien ? Maintenant que nous sommes quitte… Brad.

*********************************

« Qu’est-ce qui s’est passé, ensuite ? Demanda Valence avec des étoiles dans les yeux, les poings plaqués dans son cou. »

« Pas grand-chose après que le docteur est venu nous dire que le temps était écoulé, continua Brad. Je vais retourner le voir demain matin. »

La jeune fille sautillait presque sur son lit tant elle semblait excitée par tant de joliesse. On aurait dit une vraie histoire, à saveur homosexuelle, tant le drame était présent ainsi que l’amour, tellement elle ne croyait pas se qu’elle vivait. Elle demanda, intéressée :

« Tu vas faire quoi, alors ? »

                                                                               

Brad haussa les épaules, regardant le dessin à teneur fortement gay qui était peinturée sur un mur.

« J’en sais rien. Ça m’étonnerait qu’il me demande, tout cru, comme ça, si je veux revenir avec lui et de recommencer notre histoire… »

Valence réfléchit un moment, parmi ses connaissances en la matière, et proposa :

« Montre-lui qu’il est spécial à tes yeux ! »

Brad leva un sourcil, trouvant l’idée curieuse :

« Comment ? »                                                    

« J’en sais rien ! Fais quelque chose d’unique à laquelle il sera charmé et qu’il ne pourra pas résister ! »

« Mais je lui ai acheté un nounours immense … »

« Oui, et c’est bien pensé pour pas qu’il se sente trop seul le soir ! Sauf que  maintenant, il faut que tu lui fasses savoir à quel point tu l’estimes, que tu l’aimes … Il faut le reconquérir ! »

« Ça en reviens à la première question … Comment je fais ? »

« Je sais pas, fait une folie… Comme Shuichi qui se déguise en femme dans Gravitation parce qu’il croyait que Yuki ne voulait rien savoir de lui parce que c’est un homme … ou dans Haru wo Daiteita quand Kato provoque vulgairement Iwaki … ou comme da… »

Brad la coupa, essayant de lui faire voir la réalité :

« Écoute, Valence. Faut que tu comprennes que ma vie n’est pas un manga yaoi avec des beaux mecs musclés qui s’embrassent autour de petites fleurs bleues. Elle est beaucoup moins réjouissante que ça... »

« Je sais mais bon je te dis que tu dois le reconquérir ! C’est la solution ! »

« J’aurai plus l’air d’un fou qu’autre chose, Se plaignit Brad. »

« Oui, et il va adorer. C’est sûr que tu vas le faire craquer ! Assura Valence. »

« J’vais réfléchir là-dessus. »

Brad sortit de la chambre, remerciant son amie, et se coucha sur le divan-lit dans le salon. Il voulut dormir mais la situation de Flavien l’obsédait en même lui foutait la trouille, n’arrêtant pas d’y penser. Alors, incapable de fermer l’œil, il sortit de l’appartement de Chantal et alla faire du ménage dans celui de Flavien, qui n’avait pas la porte barrée à cause des récents événements. Maintenant que la police avait photographiée la scène du crime, Brad pouvait tout ramasser. La vaisselle en morceau fut toute jetée, le comptoir nettoyé, les choses et le jeune garçon passa une bonne partie de la nuit à tenter d’effacer toutes les taches de sang sur le tapis. Il y parvint après quelques heures de travail intense et tomba endormit sur le sol, épuisé.

*****************************************

Il fut réveillé, le lendemain, par la voix de Valence qui l’interpellait. Après le petit déjeuné et s’être changé, ensemble, ils allèrent acheter un nouveau et peu dispendieux set de vaisselle orné de fruits pour Flavien. Au retour au bloc, Ils lavèrent et rangèrent les nouveaux morceaux, en riant et jasant. Ils finirent juste à temps pour le début de l’heure des visites.

*****************************************

Brad marcha rapidement dans le corridor en vérifiant les numéros de chambre inscrit sur le haut des cadres.

Dans la 304, où Flavien l’attendait en jouant un peu avec l’ourson, le faisant marcher, faire des pirouettes, il semblait aller davantage mieux physiquement que mentalement. Brad ne put s’empêcher de le trouver vraiment beau comme ça, quand il pénétra dans la pièce. Le blessé lui sourit en le voyant.

«Salut, merci Brad ! Lança-t-il. Merci pour l’ourson ! Il est vraiment mignon ! »

                              

Brad rougit et bredouilla quelques paroles en guise de justification :

« C’était un peu … ma manière de m’excuser pour t’avoir fait paraître pour un fou hier … dans le magasin … »

Flavien, compatissant, dit gentiment :

« Ce n’est pas grave. C’est plutôt moi qui devrait m’excuse pour t’avoir abandonné… »

« T’as pas à t’excuser, ça m’a juste mit la vérité en face… »

« Quelle vérité ? »

Brad prit une grande inspiration avant de continuer avec peine pour lui expliquer :

« Ça m’a vraiment démontré que je suis le seul responsable de ma tristesse et que j’aurais dû y penser que t’allais te trouver quelqu’un d’autre au lieu d’espérer que tu m’attendais encore. Et aussi, j’ai pu voir à quel point j’m’étais trompé l’autre soir quand j’ai … prit la mauvaise décision … C’est inexcusable, en fait. »

« C’est pas ta faute, Le rassura Flavien. Tu ne savais pas… ce que tu faisais… ce que ça ferait… »

Brad commençait à avoir la voix serrée :

« J’ai quand même perdu la personne la plus chère à mes yeux … »

Il y eut un silence lourd. Très lourd. Se sentant vraiment de trop et trouvant que la réalité dépassait trop la fiction, Valence s’excusa et sortit de la pièce, laissant les deux hommes seuls.

Flavien ne fit que le regarder pendant un moment, pensant puis proposa, un peu troublé :

« Tu sais, tu m’as pas totalement perdu de ta vie… On peut être amis, si tu veux… »

Le cœur de Brad cessa de battre en entendant le mot « ami ». Plus que n’importe quoi, c’était le cœur du jeune homme qu’il voulait… Le mot ami signifierait donc que leur aventure était reliée au passé, sans que jamais ils ne pourraient s’aimer comme antérieurement. Brad essuya même quelques larmes qui commençaient à perler autour de ses yeux et se força de lui faire un sourire :

« Ok. »

« J’me sens un peu seul, j’peux avoir un câlin ? »

Brad s’avança pour accomplir sa demande, même si ça lui faisait mal de le coller quand en lui, il n’avait que l’envie de sangloter, trouver son réconfort dans ses bras. Flavien, lui, semblait aller mieux durant l'étreinte de son nouvel ami. Il lui révéla, en se détachant de lui :

« T’es un très bon gars pareil, Brad. »

« Toi aussi. »

« Et bon, si ça peut te faire plaisir, moi et Bob c’est d’l’histoire ancienne, comme t’as pu constater, Annonça Flavien. »

« J’vois pas pourquoi ça me ferait si plaisir. On n’est plus ensemble, non. »

« J’croyais que ça te aurait pu te rendre mieux, toi qui était si affligé de voir que je m’était remis en couple. »

« Bof, après tout, c’est normal, Déclara Brad, comme s’il n’avait rien là. Ça aurait été idiot de rester avec un salaud qui t’a fait ça ! »

Flavien baissa le regard à sa remarqua. Brad prononça la suite, honteux de la dire :

« Comme ça aurait été idiot de rester avec un gars qui t’a abandonné. »

« Idiot, pour ça, tu dis ? Répondit Flavien, croyant le contraire. T’es sur ? »

« J’ai été stupide, oui. »

Se sentant très mal pour lui, Flavien tenta de comprendre plus en profondeur en demandant, avec une once de curiosité :

« Qu’est-ce qui s’est passé, après que tu sois parti sans moi ? »

Brad renifla, sa voix était devenue mélancolique :

« J'ai pas dormi de la nuit tant tu me manquais, Falbo, lui, était redevenu si distant, j’ai même dû m'droguer pour oublier ma peine, tenter de me reposer. Quand j'suis allé chercher mon sac, j'voulais tant te demander de me reprendre pourtant… j'avais trop de fierté pour le faire pis… T’étais si froid... Quand tu m'as fermé la porte au nez, me disant que tu n'étais plus sur que tu m'aimais, j'étais sur que t'allais te faire à l'idée, que tu allais me laisser entrer, peu importe le temps que ça prendrai. J'ai attendu, attendu, attendu mais la porte ne s'est jamais ouverte. J'm'en suis jamais remis puis Falbo m'a vite obligé à reprendre la job et … Et je suis devenu ça : Une sale pute qui doit supporter tout les caprices de ces clients pour s'payer sa drogue pour étouffer son désespoir quelques minutes par jour … J'suis devenu le mal en personne ... »

Flavien, assez perturbé par sa démoralisation et sa véritable descente en enfer, tenta de le consoler en assurant l’inverse.

« T’es pas autant le mal que tu le prétends… »

« Oui… Oui je le suis…, Protesta le garçon. Même en ce moment, mon corps réclame en me torturant pour obtenir encore de cette maudite poudre. »

« Tu sais, moi, ce jour-là, j’ai beaucoup hésité à t’ouvrir la porte. J’n’savais plus comment réagir à tout ça, ma tête et mon cœur était en désordre. Quand j’t’ai entendu partir, j’ai pu qu’effondré comme une fillette. »

« Ah, j’me suis tellement trouvé salaud par la suite. J’pensais à tout ce qu’on s’était dit : qu’on ne se lâcherait jamais, qu’on serait toujours là pour se soutenir... J’y repense encore tellement et ça m’donne le goût d’mourir. Confessa t-il, en baissant la tête. »

« Tu n’est pas salaud, Brad, c’est pas vrai. Enlève-toi ça de la tête..., Répliqua Flavien, attrister de comment il se trouvait. Moi après, j'ai voulu plus y penser, tout effacé. Alors, je me changeais les idées. Puis quelques jours après, dans un bar très normal, je l'ai rencontré pis je l’ai ramener chez moi à la fin de la soirée. J’ai peut-être essayé de me prouver de quoi ou je sais pas trop. Je voulais peut-être passer à d'autre chose mais ça pas marché, parce que tu sais quoi ? T’étais aussi présent dans mon esprit, toujours là en moi. Ajouta t-il, sincèrement. »

Brad fut étonné, releva le regard. Il s’exclama, avec chagrin ce qu’il avait su :

« J’voulais pas t’abandonner ! J’voulais pas ! Je me suis fait embobiné dans un de ses complots. Jamais été son amoureux, il m’a jamais eu un petit sentiment pour moi… Je l’ai tout de suite compris dès la première soirée, que je m’étais fait avoir. »

« Mais pourquoi tu restes avec lui alors ? Ça sert à rien de rester avec un type pareil… C’est comme…. Moi et Bob… Le raisonna Flavien, en ayant compris qu’il n’avait rien fait pour se sortir de là. »

« Parce que j’ai nulle part où aller et que la rue est mon seul refuge. »

« J’vais te soutenir, moi. Mes promesses tiennent toujours, cependant faudrait que tu y mettes du tien, aussi, pour aider ta cause. »

Brad se sentit rayonné, tout d’un coup, lui promettant, le cœur emballé :

« Je vais faire de mon mieux, donner mon maximum. Je vais faire d’énormes efforts. Promis. Si jamais Falbo revient me chercher, j’l’envoie promener comme l’employé hier ! »

Flavien l’attira près de lui, rigolant :

« Et je suis t’es ma propriété, à partir de maintenant, tu ne partiras certainement pas ! »

Brad rit un bon moment avec lui jusqu’à temps que Flavien eut le courage de dire :

« Écoute… Tu sais quand je t’ai dit que je n’étais plus sur de t’aimer... Je le retire… J’suis sur que c’est faux, même aujourd’hui. »

Jusqu’à ce qu’il sentit les lèvres du jeune homme, impulsif, reprendre possession des siennes, ses mains sur chaque côté de son visage. Brad fut tellement abasourdi, mais ne rouspéta pas tant il avait rêvé de ce moment pendant des nuits et des jours.

Jusqu’à qu’il en ait la preuve avec la langue qui chatouillait la sienne. Jusqu’à que Flavien lui souffla qu’il était prêt à lui donner une autre chance à ce niveau finalement. Jusqu’à que Brad l’embrasse à nouveau, le cœur battant la chamade.

Valence, dans la porte, regardait la ravissante scène, bavant sauvagement en voyant les deux hommes s’échanger un fervent baiser … Enfin un Noël de sauvé !

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