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Bad Boys
9 août 2006

Chapitre 8 : Néant de blanc

Note : POV


« Docteur… Docteur… il se réveille! »

Ce fut les paroles que j’entendis lorsque j’ouvris les yeux. Autour de moi, tout était blanc. J’avais peine à discerner les ombres des hommes que j’entendais autour de moi. Une seule se découpait, se prévalait entre toutes. Un homme au gilet noir. Après une trentaine de seconde, je pus le voir vraiment avec une certaine précision. Il me regardait fixement, le regard triste. Malgré tout, je pouvais voir un sourire sur ses lèvres que je devinais jolies.

« Enfin… j’ai tellement eu peur pour toi, avoua-t-il. »

J’essayai de lui sourire aussi et j’y parvins. Alors, à mon plus grand plaisir, je vis son visage s’illuminer d’une énorme bonté. Mon cœur s’emplit donc de joie… Plus ma vue devient précise et plus je le trouve mignon. Et son sourire… oh mon dieu… Je suis peut-être mort, ça expliquerait alors tout ce blanc. J’hallucine où il vient de me toucher? C’est tellement doux. J’adore sa main sur ma joue. Il pleure avec un sourire? Je ne comprends pas.

« Brad… »

Brad? Qui est Brad? Euh… qui suis-je, moi? Il me regarde avec insistance. J’vais essayer de parler aussi…

« euh… Qui êtes-vous, un ange? Suis-je mort? »

Ah non, ça y est, je l’ai déçu… Voyons, je me sens bien mal en dedans juste à voir sa mine… souris, allez… ah, c’est mieux. Seigneur que tu es mignon. Encore cette douce main… ahhh.. J’ai l’impression que ta main m’apporte une immense paix intérieure. Tu vas parler?

« Ça va aller, Brad. T’es peut-être juste un peu amnésique à cause du coup que t’as reçu sur la tête… »

Amnésique? Je serais donc en vie… Donc, tout ceci serait réel. Ce blanc… ce doit être un hôpital… mais pourquoi? Je n’en sais rien. Enfin, les hommes blancs partent! J’vais pouvoir être finalement en paix avec ma belle découverte. Je suis sur que tu n’es pas humain. Tu es trop beau et trop doux. Non, tu n’appartiens pas à la race des hommes pour sur. Ah non, je fonds sous ton sourire. J’ai l’impression de m’être réincarné en pop-cycle ou autre…

Tu as une si belle voix. Quel est ton nom, petit garçon? Je dois trop connaître le nom de l’instrument qui produit de si belles notes.

« Brad, c’est moi? Et toi? Qui es-tu? »

« Oui c’est toi… Moi, c’est Flavien! »

« Enchanté! »

Flavien… un si beau nom… J’aime ses syllabes, ce nom… J’adore tellement. Je sais que le temps n’est pas à la rêverie mais je n’arrive pas à m’en empêcher. Tu as l’air d’un brillant chevalier, même si j’ai oublié la définition de ce mot. Tu es viril mais possède encore plus d’amour dans tes yeux que dans celui d’une mère. Tu recommences à parler?

« Tu t’es fais attaquer, hier soir. Je t’ai trouvé inconscient près de chez-moi quand je me suis inquiété. Tu avais rendez-vous chez-moi. »

Ah… c’est donc ça… Mais, je n’en sais pas assez encore sur moi…

« Peux-tu me parler de moi, s’il te plait? »

« D’accord… »

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Il semble si vulnérable, si innocent comme ça… si mignon. Ça me chamboule de le voir d’une telle manière, sans se rappeler même qu’il est. Et ça me rassure quand je sais qu’il allait se remettre tranquillement son traumatisme crânien.

Je me racle la gorge, quelques petits toussotements, pour m’éclaircir la voix. Je ne sais pas trop quoi dire, comme je ne savais si peu de lui mais j’essaye d’enterrer l’indisposition en prenant un respire avant d’entamer son histoire :

« Bon, pour te dire, je te connais pas vraiment depuis longtemps mais je vais quand même essayer avec ce que tu m’avais raconté… Bon tu t’appelles Brad Spitfire, tu m’as dit que tu avais 19 ans. T’es un adolescent assez réservé, solitaire. Tu viens d’une famille assez riche et méprisante. Puis euh… ah ouais, t’es homosexuel. »

Je me demandais comment il réagirait au coté sombre de ce qui se passait dans sa vie. Je choisis d’y aller tout en douceur pour la suite. Néanmoins J’essaye d’être plus clair par la suite, sans rien lui cacher. Il faut qu’il se souvienne. Ça m’inquiète de le voir comme ça, avec aucune mémoire pour l’instant.
«Il a quelque temps, t’es tombé dans la rue, t’as fugué de chez toi… j’imagine que ça devait pas aller très très bien et que tu t’y plaisais pas…. et tu vends ton corps depuis pour survivre avec des amis. »

Je m’arrête un moment pour saisir sa réaction. Il a l’air d’avoir mal physiquement, il a une expression charmante d’absence, rêveuse qui lui donne l’air de ne pas comprendre totalement ce que je lui ai dit.

«C’est tout ce que je peux te dire en gros… On s’est connu comme ça... Je le revis encore… c’était trop merveilleux, t’étais trop beau… je sais que c’est mal m’attacher à toi, mais j’y peux rien… »

Il a l’air déprimé alors a finalement compris. Ses yeux, implorant, s’emplirent d’eau. Il s’agrippa à ma manche et me suppliait.

« J’t’en prie… Dis-moi que je ne suis pas comme ça pour vrai… Je ne peux pas être aussi monstrueux! »

En voyant le désespoir prendre possession de son être, j’ai soudainement envie de le prendre dans mes bras et lui inventer une vie. Une belle vie parfaite où il serait le prince et, moi, le serviteur… ou l’inverse, si ça lui chante. Mais, cette idée est irrationnelle. Je dois lui dire que tout n’est pas perdu, que tout n’est pas trop tard pour se prendre en main!

« Écoute, Brad… Je suis d’accord pour dire que c’est une existence difficile mais rien n’est impossible. Tu peux revenir dans le bon chemin… Saches que je serai toujours là pour t’aider. »

Je crois avoir trouvé les bons mots. À mon plus grand étonnement, il m’attire plus près pour se blottir dans mes bras. Il est tellement mignon… Je sens sa joue se coller contre ma poitrine et je l’étreins fortement. Je pouvais très bien sentir son rapide pouls et ça me rendait dingue, mon désir pour lui s’accroissant. Il me demanda :

« Quand j’vais sortir d’hôpital, est-ce que tu peux me prendre chez toi? J’ai peur de me retrouver seul… J’ai peur de redevenir ce monstre. »

Je lui souris. J’ferais n’importe quoi pour qu’il soit heureux et, de plus, rien ne me rendrait plus joyeux que sa présence à mes côtés. Je lui caresse la joue tout doucement, la plus grande tendresse m’envahissant.

« C’est d’accord. Ça va être un plaisir. »

Il m’envoya un de ses sourires, je vous dis. J’aurais pu en fondre de joie. Or, à ce moment précis, ma montre se mit à sonner. J’ai dû me lever, à regrets, et expliquer :

« Je dois partir travailler… Prend soin de toi. »

Alors, il me prit fortement le bras et le serra contre lui pour arrêter ma marche. Ses yeux grandirent et s’emplirent d’eau. Il me supplia :

« Dis… Tu vas revenir, hein? »

Je lui souris.

« Je reviendrai tout de suite après, quand mon quart de travail au magasin sera terminé. Prend soin de toi. »

Il redevint heureux et je le saluai. En passant devant la réception, j’lui commandai un pot plein de fruits. Je suis sur qu’il appréciera. J’ai tellement hâte de revenir le voir… Voyons, quel genre d’obsession est en train de me posséder? Je suis en train de m’attacher fortement? Est-ce de l’amour?

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