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Bad Boys
9 août 2006

Chapitre 9 : Un nouveau chez soi

Une journée passée depuis son agression sauvage, l’on fit passer des tests à Brad pour savoir s’il était apte à sortir de l’hôpital. Et puisque que la pénurie de lits faisait rage, en ce période de grippe, on était prêt à sortir vraiment n’importe qui.

L’infirmière ausculta Brad sans porter attention plus qui ne le fallait à son état. Elle avait reçu l’ordre catégorique débarrasser la chambre du patient, peu importe s’il allait bien ou pas. La dame de santé fit mettre Brad sur ses pieds pour vérifier sa marche. Ce dernier était chancelant et s’agrippait à tout afin de ne pas trébucher. Ses jambes étaient encore faibles mais l’employée n’y vit aucun danger et aucun inconvénient pour lui.

« Félicitations, dit-elle, sèchement. Vous avez votre congé de l’hôpital. »

Le ton formel vint blesser le faible Brad. Vacillant, le pauvre regagna son lit lentement, maudissant la nurse car véritablement, il n’était pas près de partir, ses membres inférieurs le lui interdisaient par leurs douleurs. D’une voix aussi faible et incertaine que ses pas, le patient implora :

« Je vous en supplie, gardez-moi encore un peu. Juste un peu. Je n’ai même pas la force nécessaire pour rester debout un petit bout… et je n’ai nulle part où aller. S’il vous plait… »

Le regard impassible de la garde-malade ne devint pas plus tendre et elle refusa la demande désespérée du patient. Celui-ci se leva avec peine, rassemblant ses moindres effets personnels : son petit sac de vêtement. Il eut peine à le mettre sur ses épaules et marcha de sa démarche titubante, de la minuscule chambre blanche lui ayant servie de refuge durant 14, trop courtes, heures. Intérieurement, l’itinérant haïssait le maudit système de santé à deux vitesses, favorisant encore les gens aisés au détriment des classes les plus basses de la société. Le monde n’a pas encore changé. Enfin, il n’avait jamais changé. Brad ravala sa rage intérieure ainsi que toute sa détresse. Il ne voulait absolument pas reprendre sa vie de clochard et de prostitué mais, il n’avait pas d’endroit où s’accrocher et savait que, tôt ou tard, son ancien mode de vie viendrait le reprendre. Brad regardait autour de lui, les lieux ne lui donnaient aucun souvenir mais ils leurs semblaient familiers.

Le cœur de Brad s’emballa de peur alors qu’il tentait de trouver quelques parcelles de mémoires pour lui trouver une solution. Alors qu’il était déconcentré, il fonça directement dans un jeune homme vêtu de blanc comme s’il serait un médecin. Sous le coup, le blessé tomba par terre, l’étranger l’aida à se relever, un peu rouge, tout en s’excusant :

« Désolé, je suis en stage, je suis pressé. »

Un vieil homme, plus loin, appela l’étranger :

« Tu viens, Mathieu? Arrête de flâner! »

Le stagiaire vit que Brad n’arrivait plus à se tenir debout. Mathieu demanda à l’autre de l’attendre et il assit Brad dans la salle d’attente un moment alors qu’il lui cherchait une chambre en vain. Quand il revint, Brad dormait, reposant ses yeux, ses frémissantes jambes. L’inconnu haussa des épaules et retourna au loin.

************

Flavien avait travaillé d’arrache-pied toute la matinée au magasin, tous ses muscles le faisaient souffrir à cause des très lourdes caisses de livres qu’il avait manipulés au magasin. C’était toujours comme ça quand le prodige et mystérieux écrivain à la mode, Stéphane Côté, sortait un livre. La librairie en commandait des milliers d’exemplaires et Flavien se retrouvait avec des courbatures par tout ce poids. En fait, Flavien n’est sensé n’être que caissier dans le magasin de livres mais on le faisait aussi soulever des boîtes d’exemplaires sur de bases régulières.

Un tel travail forçant l’épuisa mais il ne perdit pas de son énergie pour demander à son patron une demi-heure de pause après dîner pour aller voir un ami à l’hôpital. Le boss, compatissant, lui accorda sa demande, alors, le jeune caissier se jeta, après avoir mangé brièvement, dans sa voiture, en direction de l’hôpital. Flavien avait passé la matinée à s’inquiéter pour son protéger. Enfin, il pourrait avoir des nouvelles de lui. En courant dans le stationnement du centre hospitalier, Flavien se mit à craindre que le système avait déjà relâché Brad dans la rue sans aucune ressource juste pour donner un lit à une personne plus fortunée.

En ouvrant la porte, essoufflé, il sentit un soulagement énorme le gagner en apercevant son ami endormit dans la salle d’attente de l’hôpital. Le plus vieux s’émeut un peu devant un tel décor, le trouvant très mignon. Il se dit qu’il ne pouvait pas le laisser retourner dans son monde de souffrance, seul et démuni. Il se devait de le protéger et de l’empêcher de retourner dans la rue. Flavien le réveilla doucement mais Brad sursauta pareil en souriant lorsqu’il vit l’autre garçon qui le salua :

« Bonjour! »

Brad s’étira un peu et lui répondit. Flavien ne se fit pas prier pour proposer :

« J’peux t’accueillir chez moi, si tu veux. Tu y dormiras mieux que sur un banc. »

Brad accepta en se levant, toujours aussi faible. .Flavien le prit par la taille et l’aida à marcher jusqu’à la voiture. En route, Brad, qui avait les yeux fermés, fit un grand sourire et avoua, rougissant :

« Je suis heureux quand t’es là… J’ai l’impression de ne pas être abandonné. »

Flavien s’empourpra, modeste. Ils arrivèrent bien vite à l’appartement et Flavien lui fit faire une visite éclair, question de lui montrer où se situent les toilettes et le garde-manger. Brad figea en voyant la douche ainsi que le salon. Flavien, inquiet de le voir ainsi, lui demanda si tout allait bien. Brad se mit alors à rire nerveusement et avoua, gêné :

« Ça va très bien! J’viens juste d’avoir un flashback assez chaud de nous deux. »

Flavien se sentit alors virer au rouge jusqu’à la racine de ses cheveux, l’effet de sa déclaration. Finalement, il lui montra sa chambre.

« Tiens, tu peux dormir ici, t’aurais la paix. Reste aussi longtemps que tu veux. J’dois retourner travailler alors sers toi si t’as faim ou soif. Enfin… fais comme chez-toi! »

Brad le remercia de tout son cœur et s’étendit sur le lit, rêveur. Flavien le contempla quelques secondes et repartit, le cœur battant fort. Brad entendit la porte se refermer et tenta de s’endormir.

Cet après-midi là, Brad eut peine à dormir, les visions osées qu’il avait, représentant lui et Flavien, l’obsédèrent. Il dut se vider de son surplus d’hormones avant de réussir à s’assoupir un peu, le souffle rapide et le corps refroidi par la sueur.

Lorsqu’il se réveilla, il devait être trois heures du matin. Brad avait un peu la gorge sèche donc il sortit de la chambre pour se prendre un verre d’eau. En passant dans le salon, il vit Flavien profondément endormit sur le futon, en mode lit et qui était aussi grand pour deux personnes. Brad ne put s’empêcher de trouver son hôte magnifique et d’avoir envie de le rejoindre dans ce lit trop immense pour une seule personne. Après s’être désaltéré, Brad ne put résister plus longtemps à la tentation et se glissa tout près de l’endormit, sous les couvertures. Brad rendormit rapidement, bercé par toute cette chaleur s’émanant de l’autre homme, qui lui réchauffait le dedans, ainsi que le parfum que portait Flavien, et qui le faisait rêver à en perdre la tête. Brad fut transporté dans les bras de Morphée, heureux comme il ne l’avait pas été depuis longtemps.

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