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Bad Boys
9 août 2006

Chapitre 10 : Vie commune

Tôt, ce matin-là, Brad fut réveillé à cause du cadran qui hurlait. Protestant un peu mentalement et verbalement, l’invité alla cesser l’alarme dérangeante qui venait lui détruire les tympans, puis se recoucha, refermant les yeux, pour tenter de replonger dans son sommeil si douillet. Flavien se réveilla, lui, et rougit instantanément en ouvrant les yeux lorsqu’il constata la proximité de Brad. Ce dernier bafouilla quelques excuses, embarrassé, et tenta la stratégie d’un mensonge :

« Désolé… J’ai pas pu me retenir… J’avais si froid… »

Flavien haussa un sourcil. Pourtant, sa chambre était d’une chaleur étouffante en temps normal mais bon, ça ne le dérangeait pas tant que ça… Il rassura l’autre homme et arrêta de nouveau ce putain de réveille-matin qui avait décidé de sonner, avant de se rallonger tout près de Brad. Celui-ci en fut vraiment étonné :

« Qu’est que tu fais ? »

« Je me recouche… C’est samedi, donc j’ai congé! »

Brad apprécia beaucoup de ressentir le corps de l’autre homme contre le sien, les mêmes flashs rejouaient dans sa tête, mais il avoua, avec timidité :

« Le sofa m’a vraiment marqué, je crois. Il me ramène un tas de souvenirs coquins que je n’arrive pas à chasser. »

Flavien s’empourpra jusqu’à tous les poils de son corps. Il ajouta, avec un malaise, que lui non plus n’était pas capable d’arrêter d’y penser. Les deux se mirent à rire nerveusement, comme pour essayer de briser le poids de l’embarras. Jusqu’à ce que Brad questionna, le teint aussi rougi :

« Dis… On se sent comment quand on aime quelqu’un? »

Les deux cœurs battaient, en même temps, de peur, d’excitation à la fois. Les garçons espéraient, plus fort que tout, de ne pas briser sans le vouloir une belle complicité à cause de la douleur d’un rejet. Flavien se força de répondre le mieux qu’il pouvait, ne sachant pas quoi lui répondre.

« C’est dur à expliquer le béguin, c’est juste indescriptible. À vrai dire, tu te sens tellement bien avec la personne que tu crois aimer, autant que t’en oublie tes soucis et que ton seul vœu devient de te rapprocher d’elle avec le cœur courant un marathon. C’est… intense… »

Il sourit, les yeux fermés, la tête blottit contre la poitrine de Flavien qui n’eut aucune opposition, lui caressant les cheveux avec une infinie douceur. Le silence pesait, personne n’osait gâcher le moment avec une déclaration qui serait sûrement déplacée. Brad ouvrit les paupières pour ensuite déposer un baiser exquis, délicat comme le toucher d’un papillon. Les deux furent étonnés, Flavien par le baiser et Brad par la réponse. Alors ils commencèrent à se dévorer avec une plus grande passion. Cependant l’autre finit par briser le baiser pour souffler, à quelques centimètres du visage de Flavien :

« Je crois que je t’aime, alors… »

Ils repris le geste avec émotion, avec tout l’amour brûlant en eux. Ils remercièrent le ciel de ne pas être rejetés et rien ne vint s'objecter quand la main de Brad vint caresser le bas du dos de l’autre.

Ne suivant que leur désir, les vêtements inutiles tombèrent par terre. Brad dévoilait sans trop de gêne ses blessures encore inconnues, espérant que l’affection les guérirait. Les cœurs consumaient une forte envie de l’autre, de le goûter, de le caresser. Les mains et les lèvres prirent un temps fou pour découvrir la constitution de l’autre, à adorer et gâter chaque petite parcelle de chair.

Ils finirent par s’unir et ce fut les retrouvailles de deux corps qui s’étaient recherchés depuis des années, quand ils cherchaient d’être aimés par une personne aimée, et communièrent avec un grand plaisir. Les souffles étaient chauds, emplis de mots d’amour. Ils furent transportés dans un endroit magnifiquement extasique, croyant avoir atteint un paradis suprême, et c’est enlacés qu’ils revinrent tendrement sur terre, avant de s’assoupir un moment.

Quand Brad se réveilla, il lui prit quelques minutes au moins pour se convaincre qu’il ne venait pas de rêver, que c’était bel et bien la tête de Flavien qui était sur sa poitrine. Le cœur battant de bonheur, l’adolescent se remémora sa première rencontre avec son nouvel amoureux, du sentiment très fort qui l’avait saisi et qui le saisissait encore. Brad, songeur, vint déposer un doux bec dans les cheveux de l’autre homme qui était collé à lui. Celui-là ouvrit les yeux à son tour, lui offrant le plus radieux des souvenirs. Puis il constata :

« J’me suis jamais senti aussi bien. »

Flavien semblait brûler d’un désir fiévreux qui ne semblait pas avoir été consumé entièrement malgré la séance de jambes en l’air qu’ils s’étaient offerte. Brad remarqua, espérant fortement que se soit de l’amour. Il embrassa paisiblement l’homme dans ses bras avant que celui-ci confirme ses espérances.

*******************************

La semaine que Brad passa chez Flavien fut savoureuse. Ils partagèrent plusieurs autres petits bisous sous la couverture, et souvent ailleurs aussi beaucoup de câlins mais peu de copulation pour un jeune couple. Cependant, ça ne dérangeait aucun des partenaires, ceux-ci préférant privilégier une relation plus tendre que sexuelle. Brad n’avait pas retrouvé tous ses souvenirs mais, après tout, il n’avait pas besoin d’eux pour savoir qu’il n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. Cette semaine lui a semblé être comme un cadeau. Flavien était vraiment charmant, beau, attentionné, généreux aussi que… sexy. Brad se sentait tellement comblé avec lui et ne lui trouvait aucun défaut. Flavien, de son côté, adorait Brad tout autant.

Voilà, tout se passait comme un conte de fées pour l’hôte et son invité, liés maintenant par de grands sentiments. Cependant, comme dans chaque histoire,
le loup, ou le renard, dépendamment des histoires, rodait pas bien loin. Alors, dans son trou, Falbo rageait par l’absence de nouvelles de Brad. Charles tentait de le contenir mais ‘’le grand méchant Falbo’’ explosait fortement :

« Je suis prêt à gager que ce crétin de Spitfire se trouve en ce moment avec ce criss de Bouchard ! Après tous mes avertissements en plus ! Ils vont voir, j’vais leur rendre une petite visite après souper, quitte à ce que je rate la danse ! »

Charles s’y opposa vivement, tentant de protéger son meilleur ami, mais Falbo le fit taire d’un violent coup de point au ventre. Le tyran poursuivit :

« Je vais les visiter ce soir, j’ai dit ! Tu ne m’en empêcheras pas ! J’irai ramener ce foutu Brad ici. Il a choisi une vie de pute avec nous, qu’il assume ! »

Falbo, furax, partit de ce pas rejoindre un client tout en pestant. Charles fouilla dans ses affaires pour trouver le carnet d’adresses des clients de Falbo et y dénicha celle de l’appartement de Flavien. Charles enfourcha don sa bicyclette et traversa la moitié de la ville.

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